Sega Superstars Racing

Publié le par Yan


 

Bon nombre de joueurs (moi y compris) étaient sceptiques à l’annonce de Sonic & Sega All-Stars Racing. Il faut dire que le hérisson bleu se complait ces dernières années dans le copiage de tout ce qu’a fait son nouveau copain plombier, et que si le résultat est distrayant (les JOs, Sega Superstars Tennis) ça ne va jamais bien loin. On garde aussi en mémoire l’exécrable et pas si lointain Sonic Riders… Bref, avec ce Sonic Racing (ça ira plus vite), l’équipe à l’origine des excellents portages des 72 dérivés d’OutRun 2 sur XBox et PS2, Sumo Digital, cherche à se faire son Mario Kart HD.

 

De fait, et on le sent clairement dès les premiers tours de roues, le gameplay, extrêmement simple, est très proche d’OutRun : un bouton pour accelérer, et pas de frein. A la place, une touche permet de drifter. En driftant, on conserve sa vitesse pour tourner et, surtout, on emmagasine du boost. Plus on drifte, plus on booste en sortie de virage. Et plus on booste, plus on a de chances de gagner. Simplissime. Pour ceux qui s’y sont essayé, le gameplay rappellera également le powerslide du Cars de chez THQ. Bien évidemment, comme dans tout Mario Kart-like qui se respecte, pas question de glisser sans bonus à s’envoyer dans la tronche. Sonic Racing en est farci, et s’ils n’ont aucune originalité (tous sont des transfuges de Mario adaptés à l’iconographique Sonicienne), ils ont au moins le mérite d’être facilement identifiables. Les super-baskets en guise de boost, un gant de boxe géant et vert en guise de missile, on est en terrain connu. A noter, toutefois, l’absence de la carapace bleue qui fait tant râler les joueurs, avantageusement remplacée par un « All-Star Move » propre à chaque personnage et lui  permettant de remonter au classement comme un cycliste sous stéroïdes. On verra ainsi Sonic utiliser les chaos emeralds pour devenir Super Sonic ou Alex Kidd troquer sa petite moto pour son fameux hélipède qui lance des boulettes.
Cette habile évocation des pouvoirs spéciaux me permet de passer au casting, fort appréciable au demeurant. Sumo Digital a en effet jugé bon d’aller chercher un peu partout dans les productions Sega, et si le supporting-cast du hérisson bleu se taille la part du lion, on ne manquera pas de noter les présences des autres masquotes de Sega (Alex kidd et le vaisseau de Fantasy Zone dont j’oublie toujours le nom) mais également des deux héros zombis de House of the Dead EX ou d’un improbable duo composé d’Akira et Jacky de Virtua Fighter au volant (tiens tiens) d’une Ferrari rouge, voire carrément d’un quatuor de personnages de Chu-Chu Rocket ou encore du Crazy Taxi bien nommé. Certains crieront au scandale quant à la présence de Ryo de Shenmue, mais le graphisme tout mignon tout rond du jeu fait que chaque personnage s’y intègre fort bien, d’autant que les univers (6, dont deux dédiés à Sonic) sont fort attrayants.


on passe la majeure partie du temps dans cette position...


Pour vous y rendre, deux solutions : les Grands Prix et les courses simples. Bon, y a du time-attack, aussi, mais ce mode de jeu a toujours été des plus anecdotique. Les GPs reprennent sans se poser de question le principe de ceux de Mario Kart : 6 compétitions de 4 courses chacune dans un environnement différent. Au total, 24 pistes sont ainsi à la disposition du dévoreur de kilomètres parfum chamallow. On ira de la bien connu Emerald Hill (sous un autre nom que je suis infoutu de retenir) aux tréfonds de Shibuya (la ville de Jet Set Radio Future) en passant par le manoir de House of the Dead. Si, si. Chaque univers a donc ses particularités, son architecture propre et ses musiques.

Aaaah, les musiques. Du grand n’importe-quoi, à vrai dire, mais c’est fait avec un goût de la déconnade assez prononcé. On aura par exemple le plaisir d’écouter la bien connu Samba de Janeiro dans le monde de Samba de Amigo, ou une transe-goa-techno-core douteuse dans les rues de Shibuya. Pour en terminer avec les niveaux, chaque course terminée rapporte des « Sega Miles » (non, pas comme chez Air-France, plutot comme les OutRun Miles de la version Coast2Coast) qui serviront comme monnaie d’échange contre des personnages, musiques et circuits bloqués. De fait, il faudra s’armer de patience pour s’offrir tous les tracés en mode course simple, car s’ils sont tous accessibles (moyennant complétion de la coupe précédente) en mode GP, seuls les 4 premiers sont disponibles en course simple. Ah. Un dernier mode de jeu s’offre aux solistes completistes, les « Missions » qui permettront d’engranger des Miles tout en se familiarisant avec les différents personnages. Dispensable, mais l’intention est louable.


Le graphisme, vous l’aurez compris, et tout à fait exquis. Blague à part, c’est très coloré, bourré de vie, et le jeu ne souffre que de rares baisses de framerate malgré le feu nourri à l’écran. Cette remarque me permet d’en glisser une ou deux sur la qualité de l’optimisation PC. Si graphiquement elle est en tout points excellente, Sumo Digital aurait pu faire un effort sur la jouabilité, ou plus précisément sur la reconnaissance des manettes. Il est en effet impossible de jouer autrement qu’au clavier si vous ne possédez pas de pad 360. Le jeu n’en reconnait tout simplement aucun (et j’ai un paquet de pads avec lesquels essayer). Sachant qu’en plus toute personnalisation des commandes est impossible, on aurait fort bien pu la trouver saumâtre. Néanmoins, la facilité de prise en main du jeu permet de passer rapidement outre ce petit (gros!) défaut, et de jouer….. tout seul. Bah oui. Allez savoir pourquoi, les développeurs ont jugé bon de supprimer toute option online sur la version PC. Inexplicable. Bon, il reste (et c’est assez rare pour être souligné) le mode écran splitté, mais comme je viens de le signaler, il sera bien malgré vous limité à deux joueurs (alors que le jeu en affiche clairement 4) : l’un au pad 360, l’autre au clavier.

 

...en auto comme en moto.

 

Il va sans dire que ce dernier constat baisse sévèrement l’appréciation qu’on se fait de Sonic Racing, le principal intérêt de ce genre de jeu étant justement le multijoueur. Néanmoins, si l’on passe outre ce handicap inhérent à la version PC, le bébé de Sumo Digital a tout de l’excellente surprise (et de toute façon, je joue seul la plupart du temps). Persos attachants, circuits délirants, gameplay extrêmement bien calibré, Sonic Racing fera passer à n’importe-quel joueur aigri et amer un très bon moment.

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